Le Trois : La trinité
Découvrez le 3, symbole de la trinité, où l’unité et la dualité s’unissent pour créer l’équilibre parfait.
SYMBOLE DES NOMBRES
Alexandre CHANE
3/22/202520 min read
Le nombre 3 symbolise la manifestation créatrice qui dépasse la simple dualité. Il incarne le principe selon lequel une réalité nouvelle émerge de l'interaction des deux opposés. Tout commence avec le 1, symbole de l’unité primordiale, une source unique et indivisible d’où tout émane. Le 2 introduit la dualité, marquant la séparation en deux forces opposées ou complémentaires, comme le masculin et le féminin, la lumière et l’obscurité.
Le 3 ne se contente pas de simplement réunir les deux pôles en équilibre ; il représente un principe qui transcende la simple addition des contraires. Il symbolise le moment où les oppositions se résolvent dans une nouvelle expression, plus subtile, plus complexe. C’est comme si deux concepts ou énergies se rencontraient et, à travers leur interaction, produisaient une nouvelle réalité. C'est ainsi un chiffre d'expansion, qui ouvre la voie à de nouvelles possibilités, et représente un mouvement vers une réalité plus riche.
Par exemple, imaginons une discussion où deux perspectives opposées sont exprimées. Le 3 représente la solution ou la synthèse qui émerge de cette interaction. Ce n’est pas juste un compromis mais une création originale qui dépasse la simple somme des perspectives initiales.
Contrairement à la stabilité et la matérialisation que l’on associe au 4, le 3 est fluide, en constante évolution. Il exprime un processus dynamique où l’harmonie n’est pas encore figée, mais se manifeste sous forme d’expression nouvelle. Le 3 est donc un symbole de l’accomplissement naissant, où l’interaction des forces produit quelque chose qui dépasse les simples contraires et devient une réalité nouvelle, en perpétuelle transformation.
Nous abordons ici des concepts plus abstraits et subtils que les deux précédents chiffres, mais leur compréhension se clarifiera avec les explications et illustrations qui suivront.
La Trinité Chrétienne
Dans l’hermétisme, la Trinité chrétienne prend une nouvelle dimension, devenant un schéma symbolique de développement spirituel et d’expansion intérieure. Le Père, le Fils, et le Saint-Esprit ne sont plus seulement des figures religieuses, mais des principes énergétiques qui reflètent les forces en jeu dans tout processus.
Ce modèle trinitaire révèle une voie d’harmonisation des contraires qui permet d'accéder à une compréhension plus profonde de soi et du Tout. Mais attention, ce ne sont que des images : il ne faut pas interpréter littéralement ces pôles comme exclusivement masculins ou féminins. Tout comme les symboles du Soleil et de la Lune en alchimie, ces concepts représentent simplement deux forces opposées qu’il est essentiel de reconnaître, intégrer, et harmoniser dans notre quotidien pour tendre vers un développement personnel et spirituel.


Dans cette approche, le Père représente l'Esprit infini, la source de toute création, le Tout. Il est l’unité parfaite, au-delà des distinctions, des formes, et des dualités. C’est vers cet état ultime de plénitude que chaque individu tend dans son cheminement spirituel. Le Père est ce point d'origine et de retour, une forme d’unité à laquelle on aspire.
Dans la vie quotidienne, cette dynamique se traduit par la reconnaissance des forces opposées en soi et par leur intégration. Ces forces peuvent se manifester sous différentes formes : la raison et l’émotion, la conscience et l'inconscience, l'action et la passivité, la psychose et la névrose ou encore l'affirmation et la soumission (voir principe de polarité). La clé du développement réside dans l'équilibre et la collaboration de ces énergies. Plutôt que de les opposer, il s'agit de les faire interagir harmonieusement pour favoriser une croissance intérieure.
Le Père, le Fils, et le Saint-Esprit : Une lecture hermétique
L’Union des Contraires : Un principe fondamental
Exemple d'union des contraires : Dans le cadre de la psychologie jungienne, un exemple classique du passage de l’inconscience à la conscience est l’intégration de l’Ombre. L’Ombre représente les aspects de nous-mêmes que nous refoulons ou que nous n’acceptons pas consciemment, car ils sont perçus comme négatifs, inadaptés ou menaçants pour notre ego.
Au départ, ces aspects restent dans l’inconscient, influençant nos actions sans que nous en soyons pleinement conscients. Par exemple, quelqu’un pourrait projeter des émotions refoulées, telles que la colère ou l’envie, sur les autres, percevant ces traits uniquement chez eux sans reconnaître qu’ils existent aussi en soi. C’est l’inconscience en action : l’individu agit, mais sans comprendre l’origine profonde de ses comportements.
Le Fils, quant à lui, symbolise le principe masculin ou actif. Il représente la force créatrice, la pulsion qui façonne et donne forme au potentiel infini du Père dans le monde physique. Il représente l’incarnation du Père dans le plan matériel. Ce n’est pas uniquement une énergie "masculine" au sens strict, mais une force dynamique, active et orientée vers la manifestation, la création qui sont des aspects associés au Christ dans les écrits chrétiens et mystiques.


Enfin, le Saint-Esprit incarne le principe féminin, la matrice réceptive qui permet au Fils de s'orienter et de s'unir au Père. Il peut être vu comme une énergie enveloppante, une force de liaison qui harmonise et guide le processus de création. On peut voir cette énergie féminine comme une matrice ou un contenant sacré (le Graal), qui permet à la force créatrice de s’organiser, de trouver sa direction, et de s’unir à l’Esprit infini. Sans ce rôle réceptif, la force masculine serait dispersée ou chaotique, manquant de structure pour retourner vers l’unité.


L'interaction entre ces deux principes permet ainsi l'harmonisation des contraires. Le masculin apporte la dynamique et la direction, tandis que le féminin fournit l’espace et l’orientation nécessaires pour tendre vers l'unité, le Tout. Ce processus d’union ne se limite pas à équilibrer les forces, il crée une nouvelle réalité, plus riche et harmonieuse. En fusionnant le principe actif et réceptif, on tend non seulement à se rapprocher de l’unité divine, mais aussi à manifester pleinement son potentiel créateur dans le monde.
Le processus de conscientisation, ou l’individuation selon Jung, consiste à reconnaître et à intégrer ces aspects refoulés. Lorsqu'une personne fait face à son Ombre et en devient consciente, elle peut cesser de la projeter à l’extérieur et l’intégrer en tant que partie de son être. Cela ne signifie pas céder à l’Ombre, mais l’accepter comme une force qui, une fois harmonisée, peut apporter équilibre et croissance.
C’est ici qu'intervient la dynamique de l’union des contraires. L’individu apprend à équilibrer ses aspects visible et invisible, conscients et inconscients, ce qui permet de s'orienter vers une plus grande intégration de soi. Cette harmonisation intérieure, à travers l’affrontement et l’acceptation de l’Ombre, marque un des passages de l’inconscience à la conscience.


La triade Ida, Pingala et Sushumna dans la Tradition Hindoue
Dans la culture hindoue, une triade similaire se retrouve dans la conception des trois principaux canaux énergétiques du corps subtil : Ida, Pingala, et Sushumna. Ces canaux, connus sous le nom de nadis, jouent un rôle central dans la compréhension de la circulation de l’énergie vitale, ou prana, à travers le corps. L’idée derrière cette triade est que la circulation de l’énergie vitale, ou prana, se fait à travers un jeu d'équilibre entre des énergies opposées, mais complémentaires, qui trouvent leur synthèse dans un espace central.
Ida Nadi gouverne le côté gauche du corps et est lié à l’énergie féminine et représente des qualités telles que la réceptivité, l'intuition, et le calme. Ida est souvent associée à l'élément de l'eau, la fraîcheur, et l'aspect introspectif et émotionnel de la conscience. Ce canal est généralement lié aux fonctions mentales et émotionnelles, favorisant une approche réfléchie et intuitive de la vie. Ida prend son siège au niveau du premier chakra, Mulhadara lui-même situé sur le plancher pelvien. Remontant du côté gauche de la colonne, il irrigue l’hémisphère droit du cerveau et aboutit dans la narine gauche.
Pingala Nadi, en revanche, est le canal opposé, situé au côté droit du corps. Il incarne l’énergie masculine et est lié aux qualités d'activité, de chaleur, de dynamisme, et à l'aspect extérieur et rationnel de la conscience. Pingala est reliée à l’élément du feu et à l'action, gouvernant les aspects physiques et énergétiques de l'existence. Ce canal favorise l'expansion, l'expression active, et la vitalité. Pingala prend sa source à la droite de la colonne lui aussi au niveau du chakra Mulhadara et s’enroule tout comme Ida autour de sushumna, irrigue l’hémisphère gauche du cerveau et aboutit dans la narine droite.
Sushumna Nadi est le troisième et le plus important des canaux, situé au centre du corps, le long de la colonne vertébrale. Il représente l'équilibre entre Ida et Pingala. Lorsque les deux canaux opposés sont harmonisés, l’énergie peut s’élever à travers Sushumna, permettant l'éveil de la kundalini, une force spirituelle latente qui, lorsqu'elle est activée, conduit à "une sorte d'illumination". Situé au centre, dans le canal axial et en avant de la colonne vertébrale, sushumna dont le diamètre serait inférieur à l’épaisseur d’un cheveu, renvoie à une énergie neutre correspondant à l’équilibre entre les deux énergies récédentes.


Si Ida et Pingala sont en déséquilibre, cela peut affecter la santé de diverses manières. Un excès d'énergie Ida pourrait provoquer des symptômes tels que la fatigue, la passivité, la dépression ou un manque d'initiative. Globalement, ca renvoit à un esprit lent et passif tourné exclusivement vers le passé. D'un autre côté, une domination de Pingala peut entraîner de l'hyperactivité, des inflammations, du stress, de l'anxiété, de l'hyperactivité, colère, saut d'humeur ou des déséquilibres hormonaux liés à l'excès de chaleur corporelle.
Ida et Pingala, comparables à deux leviers — l'un étant un activateur et l'autre un inhibiteur —, régulent ensemble le flux énergétique et influencent le fonctionnement global du corps et de l'esprit. Cette dualité entre activation et inhibition reflète le système nerveux autonome, qui se divise en deux branches principales : le système sympathique et le système parasympathique.
Pingala fonctionne de manière similaire au système sympathique, qui est responsable de la réaction "fight or flight" (lutte ou fuite). Il stimule l'activité corporelle, accroît la vigilance, élève le rythme cardiaque, et prépare le corps à l'action, tout comme Pingala incarne l’énergie solaire, active et dynamique.
Ida, en revanche, peut être rapproché du système parasympathique, qui favorise la relaxation, la récupération, et la régénération. Ida, avec son énergie lunaire, calme et réceptive, joue un rôle d'inhibiteur, aidant à ralentir les fonctions corporelles et à encourager le repos et la méditation.
C’est dans le rôle de Sushumna, le canal central, que l'on voit l’analogie avec le nombre 3. Sushumna représente la voie qui transcende la dualité d’Ida et Pingala, permettant une montée vers une conscience supérieure.
Sushumna est souvent associé à l'éveil spirituel, à l’ouverture des chakras et à l’ascension de la Kundalini, l’énergie vitale. C’est par ce canal que l’énergie peut circuler de manière pleinement intégrée, dépassant les limitations de la dualité pour conduire à un état d’unité et d’expansion, comparable à l’idée du 3 qui ouvre la voie à de nouvelles possibilités et une réalité plus riche. Pour la majorité des gens, Sushumna restera inactif tout au long de leur vie, et l'énergie vitale continuera à circuler principalement à travers Ida et Pingala.
La trinité alchimique : Sel, Mercure et Soufre
Le Mercure est considéré comme un principe féminin en raison de ses qualités de fluidité et d'adaptabilité. Ces qualités féminines sont souvent associées à l'élément eau, qui est flexible et réceptif, mais aussi capable de s'infiltrer dans les moindres interstices et de changer de forme selon le récipient qui la contient. L'esprit, dans ce contexte, est volatile et en perpétuelle mouvance, capable de se connecter et de circuler entre des réalités matérielles (corps) et spirituelles (âme). Dans ce sens, le rôle du Mercure dans l'alchimie est de servir de liaison, ou de médiateur, c'est un pont entre les opposés. Il permet à l'âme (le soufre) et au corps (le sel) de se rencontrer et d'interagir. Il est ce principe subtil qui permet à des réalités opposées de se rencontrer et de s’harmoniser.
Le Soufre, quant à lui, est vu comme un principe masculin, car il est associé à l’action, à la volonté, et à la créativité. Là où le Mercure est fluide et réceptif, le Soufre est actif et transformateur. Il symbolise l’élément feu, ce qui en fait une force motrice capable de brûler et de transformer la matière. De manière symbolique, le feu alchimique permet de brûler les impuretés du corps (Sel) pour révéler l’essence divine.
Dans une interaction alchimique, le Mercure et le Soufre agissent ensemble pour provoquer une transformation de l’être. Ils ne sont pas opposés, mais complémentaires. Le Mercure, en tant que principe féminin (esprit), accueille, tempère et relie les différentes forces ; tandis que le Soufre, en tant que principe masculin (âme), initie l’action et pousse à la transformation. De la même manière qu’Ida et Pingala doivent fonctionner en harmonie pour permettre à l’énergie de s’élever correctement, Mercure et Soufre doivent également se moduler l'un l'autre pour créer une transformation constructive.
Le Soufre et le Mercure en interaction équilibrée donnent naissance à un nouvel état de conscience. Le soufre (l’âme active) agit sur le mercure (l’esprit fluide) et vice versa, pour éveiller des aspects plus profonds de la conscience. Cette transformation interne se manifeste dans le sel (le corps), qui est progressivement purifié et élevé à un état supérieur. En d’autres termes, cette interaction produit un être transformé, où l'âme et l'esprit sont en harmonie, manifestant une unité plus complexe et enrichie. Cette nouvelle réalité est symbolisée par l'Œuvre alchimique : l'aboutissement du Grand Œuvre alchimique est souvent décrit comme la transmutation du plomb en or, une métaphore pour l’éveil spirituel et la purification ultime de l’être.
Le plomb représente les individus chargés d’impuretés et de blocages énergétiques. Ceux qui perçoivent les auras décrivent ces personnes comme ayant une teinte grisâtre ou noirâtre. Pour ceux qui ressentent les énergies, ils ont une fréquence faible, plus difficilement perceptible. L'objectif est de brûler ces impuretés et blocages afin d’alléger le corps, le rendre plus subtil et moins dense. Il est crucial de dissoudre ces obstacles pour que le soufre, symbolisant l'énergie vitale, puisse circuler librement dans les méridiens. En circulant, le soufre continue ce travail de purification en fluidifiant les routes énergétiques.
Cependant, pour que ce processus soit efficace et sûr, le soufre doit être correctement dirigé par mercure, représentant l'esprit et l'intellect. Si le soufre n’est pas guidé de manière adéquate, le processus de purification peut devenir dangereux, voire chaotique. Par exemple, certains individus souffrant de troubles psychotiques sont dans une situation où le soufre est mal dirigé par le mercure, ce qui provoque un chaos intérieur et, par conséquent, extérieur. Il est donc absolument primordial de maintenir un équilibre harmonieux entre le mercure et le soufre afin qu'ils puissent se marier dans le sel, c’est-à-dire la dimension matérielle. C’est la seule manière d’atteindre un développement spirituel profond et durable.
Imaginons une personne, Julien, qui a traversé de nombreuses épreuves dans sa vie : ruptures affectives, stress au travail, anxiété latente. Ces souffrances accumulées ont pesé sur son bien-être, au point de le rendre lourd, surchargé énergétiquement, comme du plomb. Entendant parler des effets radicaux et potentiellement libérateurs de l'ayahuasca, il se persuade que cette expérience pourrait être la clé de sa guérison et décide de participer à une cérémonie.
Dans cet exemple, le plomb de Julien représente son état initial : son corps (le sel) est chargé de blocages énergétiques et émotionnels accumulés. Lorsqu’il consomme l’ayahuasca, une force puissante est déclenchée en lui. Cette substance ouvre les vannes du soufre, symbolisant l’énergie vitale brute et le processus de purification intérieure. C'est comme si toutes les impuretés de son être étaient instantanément soumises à la chaleur du soufre, déclenchant une purification intense.
Cependant, Julien n’était pas préparé à cette déferlante de force intérieure. Son mercure, c’est-à-dire sa capacité de régulation, d’intellectualisation et d'adaptation, n’était pas suffisamment fort ou équilibré pour contenir et diriger correctement cette énergie. Résultat : le soufre brûle trop fort, trop vite, et dans toutes les directions. Julien se retrouve submergé par des visions chaotiques, des émotions déstabilisantes et un état mental incontrôlable.
Sans le mercure pour tempérer et canaliser cette énergie, le soufre déstabilise son équilibre intérieur. Ses pensées se désorganisent, des souvenirs et des peurs profondes remontent à la surface sans que Julien puisse les analyser ou les comprendre. C’est une énergie brute, incontrôlable, qui cherche à s’exprimer, mais qui n’a pas de guide pour la diriger correctement.
C’est là que l’on voit l’importance du mercure, car il aurait dû jouer le rôle de conteneur et de guide de cette énergie transformatrice. Sans cette régulation, l’expérience d’ayahuasca devient destructrice plutôt que libératrice. Julien se retrouve pris dans un tourbillon d’émotions non digérées, avec un feu intérieur (le soufre) qui brûle de façon désordonnée.
En d'autres termes, le soufre, sans le mercure pour le canaliser correctement, finit par provoquer un chaos intérieur. Dans le cas de Julien, au lieu de permettre une transformation harmonieuse du plomb en or (c’est-à-dire une purification subtile et progressive), le soufre a trop intensifié le processus, créant une surcharge émotionnelle et énergétique.
Cet exemple montre bien comment les trois principes doivent travailler ensemble :
Le sel représente le corps de Julien, la matière sur laquelle l’énergie doit agir.
Le soufre est l’énergie vitale, la force transformatrice qui brûle les impuretés.
Le mercure est la régulation et l’intellect qui permettent d’assimiler et de guider cette énergie pour éviter qu’elle ne devienne destructive.
Si Julien avait équilibré ses énergies avant de se lancer dans une telle expérience, en renforçant son mercure, il aurait pu vivre une transformation plus douce et constructive, plutôt qu’une explosion intérieure incontrôlable.
Exemple concret
La Trinité alchimique constituée du Sel, du Mercure et du Soufre est une clé essentielle pour comprendre l'art alchimique et la transformation intérieure qu'il vise. Ces trois principes sont étroitement liés à la matière, à l'esprit et à l'âme, représentant non seulement des aspects du monde physique mais aussi des dimensions spirituelles profondes.
Le Sel est associé au corps dans la tradition alchimique. C'est le principe de la solidité et de la stabilité, l'élément qui donne une forme matérielle aux choses.
Le Mercure, traditionnellement vu comme le principe féminin, est associé à l'esprit. Il représente la fluidité, la capacité de changement, et la connexion entre les opposés. Il est l'agent dynamique de transformation, qui permet l'échange entre le monde matériel (le sel) et le monde spirituel (le soufre).
Le Soufre, vu comme le principe masculin, correspond à l'âme. Il incarne l'aspect actif, la force motrice et créatrice. On l'associe au feu intérieur, à l'élément qui purifie et transforme en brûlant les impuretés.
En conclusion, le lien entre les trois étapes de l'Œuvre alchimique et le nombre 3 illustre non seulement un processus de transformation intérieure, mais aussi la dynamique fondamentale de l'évolution spirituelle et créative. Le 1 (nigredo) représente l'unité initiale, perdue dans le chaos, la dissolution de l'ego et des certitudes. Le 2 (albedo) incarne la séparation et la reconnaissance des opposés, un temps de purification où la dualité devient le terrain d'une transformation plus profonde. Enfin, le 3 (rubedo) symbolise l'intégration de ces opposés dans une nouvelle unité, plus riche et plus complexe, donnant naissance à une réalité supérieure qui transcende les dualités initiales.
L'Œuvre alchimique représente ainsi une métaphore du dépassement de soi, du voyage de l'âme vers la réalisation spirituelle, où chaque étape, nous guide vers une transcendance et une création intérieure infinie.


Le Rubedo : L'oeuvre au rouge ou la pierre philosophale
Conclusion
Les 3 étapes majeures de l'Oeuvre alchimique
En alchimie, les trois étapes majeures de l'Œuvre—le nigredo (noirceur), l'albedo (blancheur), et le rubedo (rougeur)—symbolisent un processus de transformation profonde de la matière, et par extension de l'individu. Ces trois phases peuvent être reliées au concept du nombre 3, qui représente la transcendance de la dualité et la manifestation créatrice d’une nouvelle réalité, plus riche et complexe. À travers ces étapes, l’alchimie vise à unir et transformer les opposés en une réalité supérieure, un peu comme la dynamique du nombre 3 qui résout les contradictions en un troisième état.
Le Nigredo : L'oeuvre au noire ou la mort noire
La première étape de l’Œuvre, le nigredo, incarne un état de chaos primordial. C’est un moment où la matière, ou l’âme de l’initié, est plongée dans une obscurité totale. Cette phase symbolise une mort initiatique : ce qui était connu, structuré ou figé – qu’il s’agisse de la matière brute ou des certitudes de l’ego – doit être détruit pour permettre une renaissance. Cette étape incarne la nuit noire de l'âme.
Sur le plan symbolique, cette étape correspond au chiffre 1, représentant à la fois l’unité primordiale et sa perte. Le nigredo renvoie à une totalité brute qui, pour évoluer, doit être dissoute. La désintégration ici n’est pas négative, mais un processus nécessaire pour préparer la matière ou l’initié à une purification ultérieure. Les alchimistes illustrent cette phase par des images évocatrices telles que le corbeau noir, la mort du roi, ou encore des eaux sombres symbolisant le chaos originel. Ces métaphores traduisent l’effondrement des structures anciennes, qui constitue le terreau fertile d’une transformation à venir.
Dans une perspective psychologique, le nigredo peut être compris comme une confrontation avec l’ombre, selon les termes de Carl Gustav Jung. L’initié fait face à ses aspects inconscients, refoulés ou ignorés, et cette confrontation entraîne une déconstruction des défenses de l’ego. Ce processus, bien que douloureux, ouvre la voie à une évolution intérieure. C’est une étape essentielle dans le cheminement vers l’individuation, où l’être commence à intégrer les facettes de lui-même qu’il avait rejetées.
L'Albedo : L'oeuvre au blanc ou la lune blanche
L'albedo, ou la blancheur, représente la deuxième étape cruciale de l'Œuvre alchimique, marquée par la purification et l'atteinte d’une clarté intérieure retrouvée. Après la dissolution chaotique du nigredo, où la matière et l'âme de l'initié se sont fragmentées, l'albedo est le processus de purification qui permet de rendre cette matière plus subtile, plus lumineuse, et plus en harmonie avec des principes spirituels. Cette phase est souvent associée à la notion du 2, symbolisant la dualité qui caractérise cette étape. Le chiffre 2 est celui des opposés, des forces complémentaires qui doivent être séparées et reconnues avant de pouvoir être réintégrées dans un équilibre supérieur. Les éléments masculins et féminins, lumière et obscurité, le ciel et la terre, sont les polarités qui émergent ici, et l’initié est amené à discerner ces forces, à les reconnaître et à les équilibrer dans sa quête spirituelle.
L'albedo est donc le temps du discernement : la matière est purifiée et les éléments opposés sont clarifiés. Le blanc, couleur emblématique de cette phase, symbolise la lumière, la transparence, et l'éveil partiel de l'esprit. Toutefois, même si la lumière commence à percer, l’unité véritable n’a pas encore été atteinte. Le blanc de l'albedo n'est qu'une étape avant la fusion complète des opposés, et, à ce stade, la dualité n’est pas encore résolue. L'initié ne fait qu'entrevoir l'unité en devenir, sans que les opposés n'aient encore été complètement réintégrés dans un tout harmonieux.
Dans le contexte de l’albedo, Jung a interprété cette phase de purification comme une étape où l'âme commence à se libérer de ses ombres et de ses contraintes inconscientes. Cette purification n’est pas seulement un nettoyage, mais un travail sur l'intégration des aspects refoulés et non reconnus de l’inconscient. Il s’agit de purifier l’âme des cicatrices psychiques, des conflits intérieurs, et des projections, pour permettre l'émergence d’une conscience plus lumineuse et plus claire. Jung a aussi associé l'albedo à l'alchimie spirituelle, où l'individu prend conscience de ses opposés intérieurs (par exemple, les aspects masculins et féminins, le conscient et l'inconscient, la lumière et l'ombre) et commence à travailler à leur réconciliation.
Cependant, il avertit que cette purification est encore incomplète et que l'ultime but de l’individuation ne peut être atteint que lorsqu’il y a une fusion complète des opposés, ce qui correspond à la phase finale de l'Œuvre alchimique, le rubedo.
La troisième étape de l’Œuvre alchimique, le rubedo, ou rougeur, symbolise l'illumination et la réalisation finale de la transformation. C’est dans cette phase que la matière, ou l’âme de l’initié, atteint un état de complétude, de perfection, et de réalisation spirituelle. Le rubedo est le stade de la fusion des opposés, où les forces polaires qui ont été séparées et équilibrées dans les étapes précédentes (nigredo et albedo) se réunissent dans une unité transcendante. Ce processus ne représente pas simplement un retour à l’unité originelle du chiffre 1, mais plutôt l’émergence d'une nouvelle réalité, une création renouvelée et plus complexe, fruit de la réconciliation des forces opposées.
Le rubedo correspond au chiffre 3, symbolisant la création qui émerge de l'interaction des opposés. Le 3 ne signifie pas simplement la somme de deux éléments, mais plutôt leur transformation en une nouvelle réalité plus riche, plus subtile. Cette phase de l’Œuvre n’est pas simplement un achèvement, mais une expansion, où la dualité est transcendée. Dans cette étape, l’initié atteint une synthèse parfaite, où il comprend et incarne l’intégration des opposés et la possibilité d'une nouvelle forme de vie.
Jung relie le rubedo à la création de la pierre philosophale, un symbole central dans l'alchimie. Il interprète cette pierre comme un archétype de l’unité et de l’intégration des opposés, et la réalisation de l'unité intérieure. Pour lui, la création de cette pierre représente le passage final dans l'individuation, un processus où l'individu atteint une nouvelle conscience du Soi et devient capable d'incarner cette totalité.
Le nombre 3 représente la concrétisation de l'Un à travers la Dualité, illustrant la réalisation d'une réalité complète qui émerge de la combinaison de l'unité originelle et de la dualité essentielle. En d'autres termes, le Trois est la manifestation tangible de la création, où l'Un, en tant que principe primordial et indéfini, engendre les deux forces complémentaires. Ces forces donnent naissance à une réalité observable et structurée.
Le symbole du Caducée


Le caducée est un symbole riche et polyvalent qui se rapporte bien à la symbolique du chiffre 3. Il est généralement représenté par un bâton entouré de deux serpents entrelacés, souvent surmonté de deux ailes. Ce symbole est souvent confondu avec le bâton d'Asclépios, mais se distingue par la présence de deux serpents plutôt qu'un seul.
En ce qui concerne la symbolique du chiffre 3, le caducée peut être interprété comme suit : les deux serpents entrelacés représentent les dualités ou les opposés, tels que le masculin et le féminin, l’éveil et le sommeil, ou d’autres forces complémentaires. Ils symbolisent les aspects opposés de la réalité qui interagissent et se complètent. Le bâton central du caducée symbolise l’axe, le centre ou l’équilibre entre ces deux forces opposées, servant de point de convergence et de stabilité. Les ailes qui ornent le symbole évoquent la transcendance et l’élévation spirituelle, soulignant la capacité à élever ces forces opposées vers un état supérieur d’harmonie.
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